ST AVIT
Alors que l'ensemble de la vallée forme une gorge étroite, la route s'ouvre soudain sur un espace plus vaste et lumineux. C'est là dominant la léde rivière qui donne son nom à la vallée que surgit le site médiéval de Saint-Avit. Saint-Avit existe vraisemblablement depuis le XIe siècle. Le premier texte attestant son existence ne remonte cependant qu'au siècle suivant en 1153, dans une bulle pontificale adressée de Rome à l'abbé de sarlat Raymond de fénelon, le pape Eugène III mentionne les nombreuses possessions de l'abbaye, parmi lesquelles figurent Sain-Sardos de Laureque et ses dépendances, dont Saint-Avit. Le village, qui dépend donc à ses origines d'un pouvoir religieux et non seigneurial, vit dès lors au rythme de histoire d'une région frontalière entre possessions des rois de france et d'Angleterre. Au milieu du XVIe siècle, la foi protestante gagne la vallée; l'existence d'un maison forte semble indiquer que le village a alors connu les risques et les heurts des guerres de religion.Mais de ces différentes époques ne demeurent en fait comme seul témoignage que les pierres d'un village dont fenêtres à croisées de meneaux et étals d'anciennes échoppes soulignent la richesse. Saint-Avit va perdre cependant peu à peu de sa vitalité pour se voir enlever finalement, en 1822, son rôle de paroisse au profit de Lacapelle-Biron. Lentement dépeuplé, puis victime comme Lacapelle de la rafle de mai 1944 Saint-Avit est au lendemain de la guerre un hameau en ruine. Aujourd'hui réhabilité avec sobriété, il offre au passant le cadre hamonieux de ses ruelles ancestrales. Avec l'église Romane de Saint-Avit date du XIIIe siècle. Son abside est décorée de modillons sculptés et de métopes perforés. A l'intérieur de l'église, voûtée en berceau brisé, les murs présentent des fresques en partie effacées. Une litre funéraire sur laquelle se distinguent encore des blasons court le long du mur. Deux pierres tombales, sur chacune desquelles est scellé un anneau, sont visibles sur sol. Sur l'une d'elle figure le dessin d'une balance. Sous l'autel se situe une crypte. Une porte étroite, au sud, permettait un accès direct au presbytère. Le cimetière de Saint-Avit est l'un des plus émouvant de la région. Creux, bosses, croix et tombes éparpillées indiquent son ancienneté. Sur un tombeau se déchiffre difficilement une épitaphe : "Ci-gît le colonel Garcia, né à Morata, en Espagne, décédé à Lacapelle en 1819. Il fut des hommes le plus sincère et des militaires le plus brave". Un espace délimité par des buis est selon la tradition "le coin des hérétiques". Plus bas se dressent la maison natale de Bernard Palissy et une maison forte flanquée d'une tour de noblesse dont la porte est surmontée d'un blason.



PALISSY
Bernard PALISSY connu pour ses céramiques, Palissy est avant tout un homme de la renaissance, à la fois philosophe de la nature, physicien, chiniste, géologue, et écrivain.Dans la recepte véritable et les discours admirables, publiés respectivement en 1563 et en 1580, il développe son immense curiosité de toute choses et révèle des secret, allant de la création d'un jardin idéal àla construction d'une imprenable forteresse. Aucun témoignage véntable ne subsiste quant à sa jeunesse. Aux environs de 1540, Palissy s'installe à saintes, en Charente, comme peint-verrier. C'est dans cette ville, après avoir vu, dit-il, "une coupe de terre, tournée et es mailiée d'une telle beauté que des lors,
j'entray en dispute avec ma propre pensée", qu'il cherche à percer le secret de l'émail, ce à quoi il parvint après des années de recherches. Ses céramiques attirent l'intérêt du connétable Anne de Momoreny qui lui commande en 1556 la réalisation d'une "grotte rustique". Palissy, converti au protectantieme, est par deux fois emprisonné à Bordeaux. Mais Anne Montmorency obtient de Catherine de Médicis que lui soit donné, afin de le protéger, le titre d'inventeur des rustiques figulines du Roy et dela Reyne Mère. Place directement sous la protection de la Reine, Palissy établit son atelier à Paris, dans la cour des tuileries les récentes fouilles du Louvre ont permis de dégager les restes de son four, ainsi que de nombreux moules et fragment de poterie. Prévenu en 1572, lors de la Saint-Barthélemy, il échappe au massacre. Quelques années plus tard, revenant à Paris, il organise des conférences publiques pour lesquelles il fait payer un écu et en promet quatre à qui peut le contredire ... Cependant, les luttes entre catholiques et protestants s'intensifient et Palissy, qui refus de quitter la capitale, est arrête et emprisonné à la bastille en 1588. Henry III lui rend alors visite afin de lui demander de renier sa foi devant son refus, le roi laisse Palissy en prison où ce dernier meurt en 1590, de faim, nécessité et mauvais traitements.